Après que la CRE a validé le SDDR puis le TURPE 6, on pouvait s'attendre à un renouveau de l'ingénierie à RTE. A la place on nous parle d'externalisation et d'arbitrage. Décryptage...
Un SDDR qui patine au démarrage
Les perspectives d'activité de DI devraient être l'occasion de se réjouir. Notre ambitieux SDDR a été validé par la CRE et le Turpe nous donne les moyens d'y faire face. Les voeux dans les centres ont été l'occasion de constater que le discours managérial n'encourageait pas à la mobilisation générale : "Va falloir faire beaucoup plus (de boulot) avec un peu plus (d'effectifs)". On entend "assez rigolé, va falloir faire des efforts de productivité les enfants". Y aurait-il des craintes en région sur l'atteinte de l'ambitieux objectif affiché par Paris ?
Des effectifs mais surtout des arbitrages
La direction annonce 32 nouveaux emplois en 2021, qui s'ajouteront aux 37 déjà recrutés l'an dernier. C'est une bonne nouvelle (la CRE a accepté + 186 emplois en quatre ans à RTE, dont une bonne part à DI, part toutefois devenue floue en novembre dernier et aujourd'hui...).
Par contre, pour la CFDT, la direction ne peut se cacher derrière la CRE pour justifier qu'elle n'a pas les moyens de réaliser le SDRR. En plus de l'entraide entre centres, qui sera fortement développé, on parle maintenant clairement d'arbritrages importants. On sauverait les projets de renouvellement de réseau mais il faudrait résister aux pressions fortes et nombreuses de l'externe, sans briser le lien avec les territoires et les clients : plus facile à dire qu'à faire. Espérons que la vision des arbitrages sera moins floue que celle des effectifs.
Big Brother is watching you
Le paradoxe dans ce dossier est qu'en parallèle on nous explique qu'il va falloir arbitrer davantage, et à la maille une. En clair, les services parisiens veulent valider toute l'activité des centres DI. On met donc en place de nouveaux outils de reporting, soi-disant pour l'améliorer. Les équipes projet y voient un surcroit de travail, une complication des processus là où il faudrait plutôt gagner en efficacité. Elles n'identifient pas ce que cela va apporter au quotidien sur le pilotage de leurs projets qui rappelons-le arrivent en grande partie en temps et en heure et au coût annoncé. Si l'urgence est de sortir des projets, il faut être en capacité de décider rapidement. L'entreprise a prouvé par le passé qu'elle savait se mettre en ordre de bataille et relever des défits importants quand elle donnait du sens aux salariés.
Sous-traitance à gogo
La direction D&I réfléchit à développer les "externalisations" (ça sonne mieux), ce qui est pour la CFDT un aveu d'impuissance. Une ingénierie qui sous-traite très majoritairement ses études n'en est plus vraiment une. Par ailleurs, sous-traiter n'est possible que si les bureaux d'études et entreprises travaux sont au niveau que l'on est en droit d'attendre. Or aujourd'hui ce n'est pas le cas. Enfin, on sous-traite lorsque la surcharge est provisoire, alors que là on est assuré d'avoir du boulot pour dix ans. Dans ce contexte, expérimenter des "lignes clés en main" par exemple est hasardeux.
Comitologie suprême
C'est un nouveau concept, une forme sophistiquée de la réunionite. L'ambition est de remplacer le CEP - qui est engorgé - par plusieurs comités qui artitreront les projets sous différents aspects. Va-t-on simplifier ou compliquer la vie des projets ? Vu l'architecture présentée, la CFDT émet de sérieux doutes. Il serait temps de figer nos politique (patrimoniales, aérien/souterrain...) car bien souvent les managers de projet se font retoquer en comité pour des questions de principes généraux auxquels ils ne peuvent rien. Ces instances multiples ne serviraient-elles qu'à éclairer des directions aveugles ?