Les salariés D&I, grands oubliés du projet d’entreprise

Rédigé le 04/11/2021


En cette période où RTE communique sur les « futurs énergétiques 2050 », les salariés de D&I souhaiteraient que le directoire s’intéresse aussi à leur présent et proche avenir, autrement que par des blâmes et des décisions à l’emporte-pièce.

Perplexité dans les équipes

Alors que l’avenir est assuré avec un SDDR ambitieux et un TURPE qui permet d’envisager des embauches, les salariés ne comprennent pas le discours actuel. Le management laisse entendre qu’à D&I, on n’est pas bon dans les tâches de reporting, qu’on respecte mal les budgets et les délais, d’où les réformes en cours sous le nom de Performance D&I.

Nouvelle version SIEPR,  nouveau processus décisionnel, nouveaux arbitrages, arrivée des PMO (Projet Management Officer – autrement dit, assistant chef de projet ou encore gestionnaire de portefeuille de projets) : la gestion de projets s’est considérablement complexifiée ces derniers temps. Si ces fonctions sont indispensables, elles ne sont pas le cœur du métier. Les salariés disent ne pas comprendre pourquoi à l’heure de relever les manches pour déployer le SDDR on se complique autant les taches de reporting. Autant courir le 100 mètres avec des semelles de plomb…

Pour la CFDT, l’agilité passe par une simplification des procédures pour les projets de renouvellement, par la responsabilisation et la motivation des équipes, pas par des jugements méprisants et une surveillance rapprochée. Il est temps de mettre en cohérence Projet d’entreprise, SDDR et Performance D&I !

D&I éparpillé façon puzzle

Les salariés sont également surpris que les décisions récentes (3 pôles études de réseau au lieu des 5 annoncés en 2018) reviennent sur les engagements passés.  Les arbitrages à venir sur l’organisation future des études de renouvellement LA pourraient être dans la continuité. La grande majorité des agents ne s’y retrouve pas : comment expliquer le besoin de regrouper alors que le boulot ne manque pas ? A fortiori après 15 mois de télétravail qui ont montré que la localisation géographique n’était plus forcément un problème avec les NTIC…

Les groupes de réflexion semblent n’avoir servi à rien sauf à gagner du temps pour qu’à un moment le directoire tranche dans le vif. Ce n’est pas ainsi qu’on fait adhérer le personnel aux évolutions.

Notre établissement a été au rendez-vous dans la plupart des cas, les salariés ressentent les évolutions actuelles comme un désaveu. Il y a aussi la crainte que le métier devienne moins attractif, d’autant que la part de contractuel et de juridique grossira au détriment de l’activité technique.

Sous-traitance à gogo

Les salariés ne comprennent pas pourquoi on a fait valider un SDDR conséquent, pour ensuite s’apercevoir qu’on ne sait pas le mettre en œuvre sans recourir massivement à la sous-traitance.

Il a dû y avoir un sacré grain de sable dans la mécanique !

La direction est en train de présenter les nouveaux marchés qui vont permettre de sous-traiter l’assistance à maitrise d’ouvrage, les contrôles de travaux, l’appui en concertation-environnement. Donc des tâches cœur de métier, contrairement aux annonces d’il y a deux ans quand on nous assurait que les « externalisations » ne seraient envisagées que pour des activités plutôt annexes (ex : zéro phyto).

Pire, la décision de sous-traiter davantage a été prise sans que l’on soit sûr que les entreprises seront au rendez-vous. La direction de D&I avoue être seulement en train de vérifier les capacités industrielles des entreprises à savoir absorber la charge à venir. Autant d’improvisation laisse pantois. Gérer un projet c’est avant tout anticiper, les salariés de D&I le savent, eux.

La CFDT exhorte le directoire à réviser son approche de l’ingénierie pour mettre en œuvre le SDDR. Les mésaventures de la filière nucléaire qui a laissé les compétences être sous-traitées devraient nous servir d’exemple à ne pas suivre. Les salariés de D&I ont montré par le passé qu’ils savaient répondre aux défis technologiques et industriels. Il faut leur faire confiance et leur donner les moyens des ambitions affichées !